La catégorie de « modernité » est certainement l’une des plus fuyantes de l’histoire. Celle de « modernisme », en revanche, a la particularité d’être restée fichée en un moment du temps, celui de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle ; mais pas en un seul lieu : qu’est-ce que le modernismo en Italie dans ce tournant ? Qu’est-ce qu’être moderniste en France, en Allemagne, en Angleterre et en Espagne ? Par rapport à quelle tradition ? Et en soulignant quelle modernité ? Il s’écrit là, des deux côtés des Alpes et des Pyrénées, un feuillet singulier de l’histoire de l’Europe. Mais, a-t-on jamais lu ensemble ces pages ? Dans une période que l’on s’accorde généralement à considérer selon la catégorie (tout aussi fuyante par définition) de post-modernité, une telle lecture ne sera pas inutile, au point de rencontre de la religion, de la politique et de la littérature. Elle aura peut-être la vertu particulière de faire apparaître, dans le dialogue, la signification spécifique attachée au mot de « modernisme » en France, en Espagne et en Italie en particulier. Parlons-nous de la même chose ? Pour le savoir… il faut se parler ! Ce sera l’ambition de ces rencontres.
Deux rencontres sont tout naturellement organisées l’une en Italie, le 27 et le 28 mai 2022 à Urbino, et l’autre à Paris le 24 et le 25 juin de la même année : la première par la Fondazione Romolo Murri, à Urbino, la seconde par le Centre d’études en sciences sociales du religieux (EHESS/CNRS) à Paris, sur le Campus Condorcet. L’une et l’autre sont placées sous l’égide de l’Association Italiques, qui a déjà collaboré avec ces deux Institutions.